Négociations : le point de vue de René Hocq, Président du SAZIRAL

Publié le par Tous ceux qui luttent pour sauver FAURECIA Auchel

Où en est-on des négociations envisagées à Auchel ?

« Jeudi, en fin de journée, il y avait une rencontre en sous-préfecture de Béthune en présence d'un médiateur. Les élus n'y étaient pas associés mais, des contacts que j'ai eus avec des salariés, il semble que l'idée d'un maintien d'activités à Auchel soit envisageable. La Direction a fait un pas en arrière, un peu comme chez Mollex. C'est une bonne nouvelle pour tout le monde, mais attendons que cela soit écrit pour crier victoire. Il est quand même question de 60 à 100 postes qui subsisteraient, en attendant une relance économique. Alors, prudence : ne traçons pas de plans précipités sur la comète Faurécia ! »

Que vous inspire ce recul des dirigeants ?

« D'abord, si l'usine d'Auchel ne ferme pas alors que la Direction avait annoncé cette décision comme irrévocable, le 5 mars, ce sera une grande bataille gagnée par les salariés. N'oublions pas que les dirigeants ont mis un maximum de pression sur eux avec, le même jour, l'intervention des CRS, puis des vigiles, dont le comportement est de plus en plus douteux. Pour les maires du secteur, aussi, ce sera une victoire, car ils se démènent depuis le 6 mars pour aider les grévistes comme ils le peuvent, et n'ont pas cessé de harceler les pouvoirs publics pour que le plan de fermeture soit suspendu. On semble y arriver enfin. Ceci étant, nous attendons toujours cette fameuse table ronde. Rien n'a encore bougé de ce côté-là, c'est vraiment un manque de considération à notre égard ».

Comment jugez-vous le plan Synergie Nord, que la Direction veut maintenir ?

« Il n'est pas bon. Ce plan, comme tant d'autres, est d'abord bâti pour satisfaire aux vœux de rentabilité des actionnaires, ceux qu'on ne voit pas souvent sur le terrain quand ça va bien, et jamais quand il y a un conflit social. Je veux bien qu'on parle de crise si tout le monde est en difficultés à force de perdre de l'argent. Or, la plupart du temps, ce n'est pas le cas. On s'aperçoit que les grands groupes comme Faurécia ont multiplié les bénéfices pendant des années. Et dès qu'ils n'en font plus durant une année ou deux, ou même simplement s'ils en font moins, ils ferment les usines sans vraiment se soucier des salariés. C'est honteux, inhumain, et c'est donc inacceptable pour nous, élus locaux. C'est bien pour cela que nous soutenons les grévistes sans états d'âme. Je pense que notre opiniâtreté a porté ses fruits ».

Peut-on envisager très vite la fin du conflit ?

« Franchement, nous n'en savons rien. Si les salariés réussissent un second tour de force en faisant plier la Direction sur leurs revendications, notamment pour ce qui est des transferts de personnel et des indemnités de départs ou de licenciements, on peut imaginer, en effet, une fin de conflit proche. Si les dirigeants reviennent à des prises de positions inflexibles, ça peut encore durer. La guerre d'usure, on connaît. La grève a repris depuis deux bonnes semaines maintenant et les porte-monnaie sont en train de se vider. Ce sera dur de continuer le mouvement pour les salariés, mais il faut qu'ils résistent ! Et ils peuvent compter sur nous et sur la solidarité de la population. Car chacun, ici, a un parent, un voisin ou un ami qui travaille chez Faurécia. On ne les laissera pas tomber ! » 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article