Des acquis dans la lignée des grandes conquêtes sociales !
C'est donc cet après-midi, à 17 heures, qu'a été signé un accord de reprise du travail dès lundi prochain - demain sera encore un jour de grève - et dont les termes en disent long sur la détermination des négociateurs. D'abord, l'usine d'Auchel ne fermera pas en 2010 comme le voulait ardemment la Direction. C'était aussi l'exigence que le SAZIRAL avait fait valoir dès le 6 mars, et qu'il a encore exprimée lundi dernier au sous-préfet de Béthune par l'entremise de son Président, René Hocq. La prime supra légale de départ volontaire sera de 50 000 €, celles liées aux mutations sur Marles et Hénin atteignant respectivement 8 000 € et 25 000 €. A noter que, pour Hénin, un forfait « carburant » de 100 € sera attribué mensuellement aux partants.
Pour ce qui concerne uniquement les départs volontaires de la « maison » Faurécia, les délégués des grévistes ont obtenu que les salariés puissent en faire le choix au cours de quatre périodes successives, durant lesquelles il leur sera possible de se faire connaître auprès de la Direction. La première commence demain pour s'achever vendredi prochain. Une autre suivra en juin, une troisième en mai 2010, année ou Volvo et Toyota deviendront des clients de Faurécia Hénin-Beaumont en abandonnant Auchel. Enfin, une ultime période d'inscription est prévue en 2011, année au cours de laquelle l'effectif sera ramené à 90 salariés. Du moins, dans la situation des pourparlers actuels car, d'ici deux ans, qui sait si la production automobile ne connaîtra pas un nouvel essor... On peut toujours espérer : les Faurécia viennent de booster tout le monde ! Quant aux jours de grève, ils seront compensés pour moitié par une prime de 500 € et, pour l'autre, par des jours de congés supplémentaires « posés » pendant le conflit. Nous reviendrons prochainement sur tous les détails de ces négociations, l'essentiel aujourd'hui étant de rendre compte des grandes orientations qui en ont découlé.
René Hocq, interviewé ce soir au sortir d'une réunion de travail à Burbure, a déclaré que « si l'emploi continue de résister chez nous, nous devrons beaucoup aux Faurécia. On a frôlé la catastrophe. Mais avec cette victoire d'aujourd'hui, la leur, la zone d'Auchel que gère la SAZIRAL peut espérer un avenir plus serein. Et puis, le voisin d'en face, Jet'Sac, résiste très bien à la situation de crise économique. Pour nous, c'est plus qu'encourageant. A notre tour de retrousser nos manches pour que des emplois puissent s'y redévelopper rapidement ». C'est tout ce que l'on peut souhaiter après la lutte magnifique des quelque trois cents copains de Faurécia, dont l'écho s'est propagé aux confins du pays. Chapeau bas, camarades...